Le 8 août 2021, Montréal – Deux ans après l’approbation de Hemlibra par Santé Canada pour les personnes non porteuses d’inhibiteurs, les ministères de la Santé du Québec et des autres provinces canadiennes ne donnent toujours pas de nouvelles.
Hemlibra (émicizumab) est un anticorps monoclonal bispécifique qui imite la fonction du facteur VIII pour prévenir les saignements dans l’hémophilie A. Il est administré en injections sous-cutanées une fois par semaine et est approuvé pour tous les âges.
La Société canadienne du sang et l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé ont toutes les deux formulé des recommandations favorables au Conseil des sous-ministres. Les provinces et les territoires ont promis de rendre une décision « cet été ».
Au Québec, l’Institut d’excellence en santé et en services sociaux a rendu une décision négative en décembre 2020. Sa méthodologie et ses conclusions ont été sévèrement critiquées par des experts en hémophilie. Le Comité consultatif national en médecine transfusionnelle, un comité d’experts composé d’hématologues québécois, en a aussi recommandé l’accès. Les deux rapports sont sur le bureau du ministre de la Santé, mais à ce jour aucune annonce n’a été faite.
« Ce long délai est de plus en plus frustrant pour nos membres », affirme Wendy Quinn, présidente de la SCH, surtout pour les familles qui ont des enfants et éprouvent des difficultés avec les cathéters centraux et les perfusions fréquentes ».
Le Canada reste l’un des derniers pays du monde industrialisé à refuser l’accès à ce produit novateur, alors que dans plusieurs pays, il fait déjà partie des normes de soins standard.
Étant donné qu’Hemlibra est actuellement utilisé au Canada pour les patients porteurs d’inhibiteurs et que les stocks sont suffisants, une fois que la décision aura été rendue, il devrait rapidement être accessible aux personnes non porteuses d’inhibiteurs.
La Société canadienne de l’hémophilie et ses différentes sections continuent de militer pour un accès immédiat.